Un conseiller du recteur de l’UCAD : “Le nouveau partenariat sino-africain suscite la peur des Occidentaux”.
De l’envoyé spécial de l’APS, Ahmad Mouslim Diba
Beijing, 26 août (APS) – Amadou Falilou Ndiaye, conseiller spécial du recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) juge que le nouveau partenariat liant la Chine à l’Afrique est de nature à susciter “la peur” et faire naître “des fantasmes dans le monde occidental”, en raison des ’’bons résultats’’ qu’il a engrangés.
“Le nouveau partenariat sino-africain suscite la peur et fait naître des fantasmes dans le monde occidental”, a notamment déclaré M. Ndiaye, lundi à Beijing, à l’ouverture de la huitième édition du Forum Chine-Afrique des think tanks.
M. Ndiaye explique cette situation par “les bons résultats engrangés par ce nouveau partenariat en si peu de temps”, du fait notamment d’une approche différente de celle occidentale basée sur le développement.
La partie chinoise privilégie d’appuyer les pays africains dans des domaines où ces derniers ont exprimé des besoins d’accompagnement, une démarche assimilée par les pays occidentaux à ’’un nouveau colonialisme’’, souligne-t-il.
Selon le conseiller spécial du recteur de l’UCAD, ce partenariat met ainsi en avant “la compréhension mutuelle”.
Il a fait état aussi d’autres éléments favorables à la réussite de la coopération entre les deux entités basées sur “la con-construction”, notant des ressemblances dans la trajectoire des deux partenaires qui ont subi la domination coloniale, ce qui fait que les deux parties ont souvent fait preuve de solidarité l’un envers l’autre.
“Vers les années 90, quand les politiques d’ajustement ont commencé à être déroulées sur le continent, beaucoup d’entreprises occidentales ont plié bagage, alors qu’”au même moment, la Chine affichait sa solidarité avec l’Afrique que ses populations n’ont jamais quittée”, a-t-il indiqué.
De même, “quand la Chine a été marginalisée sur la scène internationale, les pays africains lui ont montré leur solidarité et ont permis son retour au premier plan au sein de l’Organisation des Nations unies” (ONU), a poursuivi M. Ndiaye.
Il y a aussi que selon lui les “les similitudes” sur le plan social sont “un gage de facilitation de bonnes relations” entre les deux partenaires et de nature à “favoriser la compréhension mutuelle”.
Forte de cela, “la Chine a mis en avant une nouvelle stratégie en 2013 basée sur le respect avec le transfert de technologies à haute valeur ajoutée sur le continent africain et en y implantant aussi ses entreprises”, a-t-il signalé.
Le Plan de Beijing, mis en place en 2018 lors du Forum Chine-Afrique pour le développement, recoupe également les objectifs de l’Union africaine à l’horizon 2063, a fait observer M. Ndiaye.
Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Chen Xiaodong a abondé dans le même sens, estimant que la Chine qui fête en 2019 les 70 ans de son renouveau, développe une coopération basée “sur l’égalité, le pragmatisme, l’efficacité, l’ouverture”.
Selon Amadou Falilou Ndiaye, “la Chine ne conditionne pas ses interventions sur le continent africain et a le souci d’alléger le fardeau de la dette des pays avec qui elle entretient des relations”.
La plupart des autres intervenants africains ou chinois ont insisté sur ces aspects qui préfigurent à leurs yeux une réussite du partenariat naissant.
aps.s