A la date du 25 septembre 2019, 106 écoles et établissements scolaires sont sous les eaux dans la région de Dakar, soit 49 au niveau de l’Académie de Pikine – Guédiawaye, 25 et 32 respectivement dans les circonscriptions de Dakar et Rufisque. Les chiffres sont de l’inspecteur d’académie de Pikine/Guédiawaye, par ailleurs coordinateur des inspections d’académie du Sénégal. Pour Gana Sène, cela pourrait être alarmant ; mais rapporté, dit-il, au nombre total d’écoles et d’établissements de la région de Dakar (3685), on est à un taux de 2,95% d’écoles et d’établissements scolaires inondés. « Toutes les dispositions sont prises par les IA pour une bonne rentrée », rassure-t-il. Dans cet entretien accordé à quelques jours de la rentrée, Gana Sène se prononce sur les mauvais résultats des examens nationaux (Cfee, Bfem et Bac), pour déclarer : « nous allons, sur instruction du ministre, vers une évaluation au niveau national pour voir les causes de ces contre-performances ». Tout comme il préconise une évaluation à miparcours du curriculum de l’éducation de base (Ceb) |
A quelques jours de la rentrée, faites-nous le point sur la situation dans les circonscriptions académiques au Sénégal ?
Au plan réglementaire, le décret portant découpage du calendrier scolaire 2019/2020 est reçu. Tous les résultats aux examens et concours, notamment l’entrée en 6e et le Cfee sont rendus publics. Il s’agit maintenant d’aller vers des dispositifs ou schémas de rentrée de classe. Le séminaire de rentrée initié par le ministère est un maillon essentiel de ce dispositif. Des comités régionaux de développement vont également se tenir dans les régions, pour partager les grandes orientations de la rentrée. Celles-ci tournent essentiellement autour de la préparation des infrastructures, notamment des écoles, salles de classe, mais aussi la mise en place du personnel et les inscriptions des élèves. La situation diffère d’une région à une autre. Dans les régions très pluvieuses ou dans certaines écoles situées en zone marécageuse, il y a naturellement des cas d’inondations. Nous avons déjà fait le point. Par exemple, au niveau de l’Académie de Pikine – Guédiawaye, à la date du 25 septembre 2019, 49 écoles et établissements scolaires sont inondés ou sont impactés par la pluie. Au niveau de l’IA de Dakar, c’est 25 écoles et 32 au niveau de l’Académie de Rufisque. Soit au total 106 écoles et établissements scolaires pour la région de Dakar. Ce chiffre pourrait être alarmant ; mais rapporté au nombre total d’écoles et d’établissements de la région de Dakar (3685), on est à un taux de 2,95% d’écoles et d’établissements scolaires inondés, à la date d 25 septembre 2019. Dans les centres de formation professionnelle et technique, la situation est moins alarmante. A ce niveau aussi, toutes les dispositions sont prises par les IA pour une bonne rentrée. Dans d’autres régions où la situation est moins alarmante, il s’agit de désinfecter, de procéder au désherbage, de nettoyer les salles pour accueillir les élèves. Dans certaines académies comme celle de Guédiawaye, nous notons une forte implication des collectivités territoriales. Certains maires vont tenir des réunions avec les responsables des écoles et établissements, en plus des inspecteurs d’éducation et de formation, pour mieux cerner de près les difficultés, y apporter des solutions appropriées. C’est un dispositif mis en branle qui va se poursuivre par des rencontres techniques. Il faut souligner que les inscriptions ont démarré depuis longtemps. Pour le moment, la présence de l’élève n’est pas assujettie au versement des frais d’inscription. Autrement dit, les enfants peuvent rejoindre les classes et commencer les cours, en attendant qu’un moratoire pour le paiement des frais d’inscription leur soit donné. Le ministre de l’Education nationale est très clair sur la question. Ce qui n’est pas malheureusement bien perçu par les parents. Ces derniers attendent d’avoir de l’argent pour envoyer leurs fils à l’école. Les taux de réussite du Cfee, du Bfem et du Bac sont en deçà des attentes. Quelle lecture faites-vous des mauvais résultats des examens nationaux ? Ce sont des résultats en deçà de nos attentes. Nous devons plutôt prêter une oreille attentive aux taux d’échec. Sur instruction du ministre, nous allons vers une évaluation au niveau national pour voir les causes de ces contre-performances. Ce qui fait que pour l’instant, je me garde d’évoquer des facteurs explicatifs. Toutefois, on pourrait affirmer que les contre-performances sont dues à un ensemble de facteurs qui intéressent aussi bien les enseignants, les élèves, les conditions d’études, les salles de classes, les manuels et même l’environnement et les parents d’élèves. Et attendant de faire une évaluation beaucoup plus scientifique, nous pensons qu’il faudra interroger plusieurs paramètres. Les épreuves sont-elles suffisamment pertinentes ? Le système d’évaluations est-il pertinent ? le quantum horaire est-il respecté ? Quelles sont les principales difficultés qui peuvent impacter sur la qualité des enseignements-apprentissages ? On note un problème d’équipements en tables bancs. Les besoins sont nombreux. Le ministère a lancé la commande. Il s’y ajoute le problème d’équipement de façon globale, notamment scientifique. Le problème des ratios manuels/élèves persiste (5 manuels par élève). Tout comme les effectifs pléthoriques qui constituent une problématique majeure, surtout dans la banlieue. Les enfants sont souvent assis à trois. Tous ces facteurs ne semblent pas favoriser la qualité des enseignements apprentissages, sans oublier la stabilité du système éducatif qui est devenu une exigence. Il faudrait que cette accalmie que nous avons connue l’année dernière soit maintenue, sinon tous les efforts fournis par le gouvernement risquent d’être anéantis. La pacification du système éducatif constitue une sur-priorité Quid des curiculas, notamment le curriculum de l’éducation de base qui est loin d’être maitrisé par les enseignants ? Le curriculum de l’éducation de base a été mis en œuvre pendant quelques années. Les évaluations sont basées sur cette approche. Il s’agit aujourd’hui de s’arrêter pour une évaluation à mi-parcours, afin de voir s’il n’y a pas des choses à améliorer du point de vue de la maitrise des approches. Il faut également voir si nos élèves ne sont pas trop évalués. Il y a beaucoup de disciplines et matières. Il est temps de faire cette évaluation d’étape, avant d’envisager l’extension de l’approche par les compétences au moyen et au secondaire. |