Sénégal : Le ministre de l’éducation implique l’armée pour une fin définitive des abris provisoires

Commenter

L’une des promesses phares de la politique éducative du gouvernement sénégalais prend un tour concret avec le lancement, le 3 juillet 2025, du Programme d’Urgence de Remplacement des Abris Provisoires (PURAP). Ce programme a pour objectif ambitieux de résorber les 7227 abris provisoires, qui servent actuellement de salles de classe dans tout le pays, d’ici 2030. En particulier, la région de Sédhiou, qui fait face à un nombre important de ces structures, bénéficiera de la construction de 711 nouvelles salles de classe. Cette initiative se veut un tournant dans la résolution de l’une des principales problématiques de l’éducation sénégalaise : l’insuffisance et la précarité des infrastructures scolaires.

Une initiative saluée par le ministre des Forces armées

Moustapha Guirassy, le ministre de l’Éducation nationale, a rappelé l’urgence de cette transformation. Lors de la cérémonie de lancement, il a affirmé que le PURAP constitue une réponse à la situation inacceptable dans laquelle évoluent de nombreux élèves, contraints d’étudier dans des conditions indignes. Cette prise de position se fait en parfaite cohérence avec les engagements du gouvernement, dont le Premier ministre Ousmane Sonko a réaffirmé l’importance lors de sa déclaration de politique générale fin 2024. Sonko avait alors promis la résorption complète des abris provisoires d’ici 2029, dans un contexte où la qualité de l’enseignement dépend largement de la qualité des infrastructures.

Un acteur inattendu mais essentiel se joint à cette démarche : l’armée. Le ministre des Forces armées, le Général Birame Diop, a souligné l’importance de ce projet pour l’avenir du pays, précisant que les forces armées seraient mobilisées pour aider à la construction de ces nouvelles infrastructures. « Les infrastructures éducatives sont le socle de notre progrès, et ce projet symbolise l’engagement de l’État du Sénégal à mettre fin à cette situation inacceptable, » a-t-il déclaré. Cette collaboration entre le ministère de l’Éducation et l’armée témoigne de la détermination des autorités à surmonter ce défi.

L’ampleur du défi et les attentes de la population

Le recours à l’armée dans ce programme montre la volonté d’accélérer la construction des écoles, mais aussi de garantir leur qualité et leur solidité. En effet, certaines régions, notamment les zones rurales et isolées, sont confrontées à des infrastructures scolaires de plus en plus vétustes, parfois constituées de simples abris en tôle ou en matériaux de fortune. Ces conditions sont loin d’être propices à un apprentissage serein, et des centaines de milliers d’élèves y poursuivent leurs études dans des espaces insalubres.

Le programme vise donc à inverser cette situation, mais la question de son financement et de son suivi reste cruciale. L’engagement des autorités est clair, mais sa concrétisation dépendra en grande partie de la capacité à respecter les délais, en particulier la date butoir de 2030. Une mobilisation rapide des ressources et une coordination efficace entre les ministères seront nécessaires pour garantir que ce projet aboutisse comme prévu.

Dans ce contexte, la collaboration entre le ministère de l’Éducation et les forces armées semble être une réponse pragmatique à un problème de longue date. Reste à voir si cette ambition pourra se concrétiser à la hauteur des attentes.

Partager cet article
Commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *