Le chef de la Division Nutrition et Alimentation au ministère de la Santé et de l’Action sociale, Dr Maty Diagne Camara a appelé, mardi à Dakar, à mettre en avant la communication pour asseoir « une bonne éducation » à la nutrition.
Une telle approche permettra de « lutter efficacement » contre les habitudes alimentaires néfastes pour la santé, notamment en Afrique de l’ouest et du centre a soutenu Dr Maty Diagne Camara à l’ouverture d’un forum sur « les défis nutritionnels en Afrique de l’ouest et du centre ».
Il s’agit de susciter la réflexion autour des synergies d’actions envisageables par la communication afin de bâtir des communautés africaines plus résilientes aux défis nutritionnels, a-t-elle dit.
Au rythme actuel des défis nutritionnels qui se posent en Afrique subsaharienne, a-t-elle relevé, « les pays risquent de ne pas atteindre les Objectifs de développement durable avec près de 159 millions d’enfants de 0 à 5 ans en retard de croissance ».
« 50% des femmes en âge de procréer sont anémiées, 38% sont en sous poids et 15% sont obèses » a appris la responsable de la Division Nutrition et Alimentation du ministère de la Santé et de l’Action.
Elle a fait remarquer que ’’la communication pour le changement d’habitudes alimentaires est la meilleure approche pour prévenir le surpoids et l’obésité qui seraient un problème réservé aux personnes riches dans les pays à faibles ressources ».
« La situation sanitaire et nutritionnelle en Afrique de l’ouest donne l’image au fil des décennies d’une tragédie humaine permanente tandis que la poussée démographique reste forte », a-t-elle souligné.
C’est la raison pour laquelle, il urge, selon Dr Diagne, de « repenser les politiques nutritionnels dans nos pays en prenant en compte le double fardeau nutritionnel ».
« En effet le monde connaît deux formes de malnutrition qui semblent en apparence contradictoires à savoir la sous nutrition qui induit des carences en micronutriments et la sur-nutrition marquée par l’obésité et ses conséquences sur la santé » a expliqué la nutritionniste.
Elle ajoute que « ce n’est pas seulement la sous nutrition qui pose de nombreux défis mais également la sur-nutrition, source de maladies cardio-vasculaires ».
Estimant que la région ouest africaine n’est pas épargnée de ce « double fardeau de la malnutrition », Dr Maty Diagne Camara a mis en exergue un problème de vulgarisation, d’informations et de partage des messages sur la bonne alimentation surtout chez les enfants.
« L’éducation nutritionnelle doit être faite avec les communautés, avec les industries agro-alimentaires pour avoir une alimentation saine et équilibrée » a, pour sa part, souligné Xavier Beraud l’Administrateur du Groupe Nestlé au Sénégal, initiateur du Forum.
La bonne nutrition constitue un déterminant majeur de la santé et un facteur majeur pour le développement d’un pays, a-t-il souligné, rassurant de l’engagement de son Groupe à œuvrer dans ce sens.
Présent au Forum, Dr Seydou Nourou Diop, chef du Centre de Diabète Marc Sankalé a appelé à réfléchir sur des canaux de communication pour une éducation à une bonne alimentation car « c’est avec la malnutrition que toutes les maladies commencent ».
« Il faut aller vers les populations pour voir pourquoi elles s’alimentent d’une manière ou d’une autre afin d’aller vers une bonne éducation à la nutrition », a-t-il dit.
Le Forum accueille, outre le ministre guinéen de la Santé, des nutritionnistes venus du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Ghana, du Nigéria, du Sénégal, etc.
Des panels y seront tenus sur « la promotion d’une alimentation équilibrée pour atteindre les objectifs de développement durable », sur « la lutte contre les carences en micronutriments : un défi à relever » et sur « nutrition et sécurité alimentaire ».