Le Professeur Ibrahima Sow, anthropologue à l’Ifan/Ucad invite les autorités à mettre en place un observatoire de la famille, des valeurs, de l’éthique et de la citoyenneté. Face à l’incivisme galopant, à l’absence de tolérance entre les citoyens, le Professeur Sow a informé que cette institution pourra permettre d’identifier les meilleures pratiques de la participation à la citoyenneté.
Le Cercle des républicains a organisé un panel sur la question de la citoyenneté. Cette rencontre a porté sur le thème : « Quelle citoyenneté face aux défis de développement économique, social, inclusif, durable et solidaire du Sénégal ? ». Penda Mbow, historienne et Professeur à l’Ucad, un des animateurs du panel a fait un rappel historique de la citoyenneté dans l’histoire du Sénégal. Selon le Professeur au département d’histoire de l’Ucad, le Sénégal est un pays où la citoyenneté n’a jamais déserté l’espace public. Cette question, a-t-elle dit, n’est pas nouvelle, dans la mesure où elle date bien avant l’indépendance du pays. Cependant, elle a révélé qu’elle est souvent habitée par un sentiment de doute de voir que l’indiscipline et le gaspillage sont, aujourd’hui, érigés en règle dans ce pays.
Sur le problème de l’indiscipline, le ministre conseiller du président de la République, Penda Mbow rappelle qu’il suffit d’être sur la circulation pour avoir une idée nette sur le niveau d’indiscipline. « Nous avons tout fait dans ce pays pour élever la conscience citoyenne. Qu’est ce que les intellectuels de ce pays n’ont pas fait mais pour qu’elle résultat ? », se demande Penda Mbow, dépitée. La présidente du Cercle des républicains, le Pr Ndioro Ndiaye a la même conception des choses. D’après Mme Ndiaye, le problème le plus critique que le Sénégal a actuellement est la citoyenneté. La preuve par le comportement des gens pendant, avant et après la campagne pour les élections législatives du 30 juillet 2017. Pourtant, ajoute Mme Mbow, une campagne électorale au Sénégal a toujours été accompagnée par des activités culturelles. Toutefois, elle a remarqué que pour la dernière campagne, il n’y a pas eu d’activités culturelles. Au contraire, les militants ont fait recours à la violence pour se faire remarquer. Le Pr Mbow est formel : « il est difficile de transformer un pays en profondeur sans passer par l’approche de la citoyenneté ». Le Pr Ibrahima Sow, anthropologue à l’Ifan/Ucad va même plus loin en soulignant qu’il ne peut pas exister une République digne de ce nom avec de « mauvais citoyens ».
Le Pr Ibrahima Sow qui était parmi les animateurs de ce panel a souligné qu’une citoyenneté responsable est devenue une préoccupation au Sénégal. En effet, pour avoir une citoyenneté active, l’anthropologue plaide pour la mise en place d’un observatoire sénégalais de la famille, des valeurs, de l’éthique et de la citoyenneté. Cette institution, a-t-il poursuivi, doit être dirigée par un universitaire. Par ailleurs, pour raviver cette flemme de citoyenneté qui est en chaque Sénégalais, l’anthropologue à l’Ifan a conseillé de faire un retour à la famille. Pour lui tout part de la famille et tout revient à la famille. Cette éducation à la citoyenneté doit, à son avis, commencer depuis le cercle famille.
source: le soleil