Enseignements-apprentissages : Un programme de 45 milliards de FCfa pour améliorer la lecture

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Enseignements-apprentissages : Un programme de 45 milliards de FCfa pour améliorer la lecture

Le ministère de l’Education nationale vient de mettre en place le Programme national de lecture. Il est financé à hauteur de 45 milliards de FCfa par l’Usaid et exécuté par un consortium d’organisations non gouvernementales, coordonné par Chemonics International.

Au Sénégal, des évaluations ont révélé que dans le cycle élémentaire, le niveau des élèves en lecture n’est pas satisfaisant. C’est pour corriger les manquements relevés que le ministre de l’Education nationale a lancé, le 18 mai 2017, à Kaffrine, le Programme national de lecture. Il s’inscrit dans la politique sectorielle définie par le chef de l’Etat et visant à jeter les bases d’une école nouvelle, performante, inclusive et viable. D’un coût de 45 milliards de FCfa, il est financé par l’Agence des Etats-Unis pour le développement international (Usaid). D’ailleurs, a constaté Lisa Franchett, la directrice de cette structure, « de nombreux jeunes sénégalais ne commencent pas leurs études avec de bonnes bases en lecture. Ils sont trop nombreux à ne pas apprendre à lire assez tôt ou assez bien ». Poursuivant, elle a indiqué qu’il y a un lien étroit entre la pauvreté et la lecture. Pourtant, a-t-elle estimé, le taux de pauvreté pourrait être réduit de 10 % dans le monde si tous les élèves des pays à faibles revenus acquièrent des compétences de base en lecture.

Dans un premier temps, le Programme national de lecture va être déroulé dans les régions de Diourbel, Kaolack, Fatick, Kaffrine, Louga Matam et Saint-Louis (de 2017 à 2021). Il s’agira, pendant ces 5 ans, d’offrir un programme de qualité en lecture aux élèves des trois premières années de l’élémentaire. Ce programme cible, dans sa phase pilote, 450.000 élèves répartis dans 4.200 écoles et 5.000 apprenants des écoles coraniques (daaras).

Innovation et originalité
Ce programme, dans une approche inclusive et globale, est ouvert à l’enseignement arabo-islamique. Il est également caractérisé par l’introduction des langues nationales dans les enseignements/apprentissages. Ainsi, en plus de la langue française (officielle), les élèves vont apprendre le wolof, le sérère ou le pulaar. Ce qui n’est pas sans effet, car il y aura nécessairement une légère augmentation du temps d’apprentissage. Et si les résultats sont probants, le programme va s’ouvrir aux autres régions et langues nationales. Ce qui fait dire à la directrice de l’Enseignement élémentaire, Khady Diop Mbodj, que « le système est entré dans une phase de révolution et de refondation, conformément aux orientations et à la vision du chef de l’Etat, accompagnées d’une volonté du ministre de l’Education nationale ».

Les populations de la région de Kaffrine, à travers l’adjoint au maire d’Abdoulaye Wilane, le représentant des « Borom daara » (gérants d’écoles coraniques) et le président du conseil départemental, Adama Diouf, se sont félicitées du choix porté sur leur région pour abriter le lancement ce programme ambitieux et novateur. Elles ont également remercié le peuple américain pour son assistance. Les élus de Kaffrine se sont également engagés à mieux s’impliquer pour son bon fonctionnement.

Quant aux parents d’élèves, ils ont invité les enseignants à susciter chez les enfants le goût de la lecture. Car, a indiqué Dame Seck, vice-président de la Fédération nationale des associations de parents d’élèves et d’étudiants du Sénégal (Fenapes), « la lecture pourrait éloigner les élèves des ténèbres de l’ignorance et les placer à la clarté du savoir ».

Le ministre de l’Education nationale, après avoir remercié le peuple américain pour son soutien encore renouvelé, a déclaré que dans ce Programme national de lecture, l’approche retenue va s’aligner sur le modèle national harmonisé d’enseignement bilingue. Ce faisant, elle s’intègre au nouveau schéma directeur national qui va structurer toute la politique nationale de bilinguisme scolaire pour les dix dernières années. Serigne Mbaye Thiam a aussi insisté sur l’implication soutenue des collectivités locales pour jouer leur partition dans la réussite de ce programme.

 

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