Nous avons eu un très mauvais été. Encore un. Au Burkina Faso, à Barcelone, en Finlande, des terroristes ont encore frappé et comme chaque fois, fait des morts et des blessés. Les terroristes sont des jeunes dont des mineurs qui ont été embrigadés par des islamistes sanguinaires qui se battent ou croient se battre contre un Occident Impie.
En Afrique, les jeunes font plus de ravages qu’en Europe et ce n’est que le désintérêt des médias globaux qui laisse penser qu’il ne s’y passe rien. Chaque jour le continent connaît des actes violents commis par des illuminés qui croient là aussi mener un combat saint contre les forces du mal.
Comme si l’Afrique n’avait pas déjà assez de problèmes avec les ravages du changement climatique et la mauvaise gouvernance qui laisse des millions de citoyens dans le dénuement le plus total. Pourtant depuis les années soixante, nous suivons les chiffres annuels de l’Aide publique au développement, cette fameuse APD qui était censé résoudre les problèmes de développement des Africains.
Le fait est que les concepteurs de cette aide pensaient qu’il s’agissait d’un problème d’argent. Pour eux, comme pour les récipiendaires, l’argent était la solution à tout. Des décennies plus tard, on se demande où cet argent est bien allé, parce que sur le terrain rien n’à changé.
L’Afrique est toujours à la traine et les souffrances des Africains sont de plus en plus profondes. L’argent de l’aide a été utilisé autrement. Il a été détourné par des régimes sans scrupules qu’aucune élection ne vient sanctionner. Les présidents président jusqu’à la fin de leur vie et pendant leur règne ils ont eu le temps d’installer des méthodes, des valeurs complètement antinomiques avec le développement et le bien être des citoyens.
Ce n’es que très tardivement, lorsque les citoyens, plus et mieux informés grâces aux nouveaux moyens de communication, que l’Afrique a commencé à changer. Des pays ont pu instaurer des régimes démocratiques, sérieux qui marchent bien. Dans d’autres, le changement est encore plus difficile, et il débouche sur des situations de crise et de conflit qui jette des millions d’Africains dans les bras des passeurs et des chefs de guerre.
Aujourd’hui, les dictateurs ont plus de difficultés à se la couler douce, ils sont tout le temps sur le qui-vive et ne se maintiennent qu’au prix d’une répression parfois meurtrière.
C’est que les Africains ont compris, sont mieux éduqués et mieux intégrés à la communauté internationale par le biais des réseaux sociaux. Ils veulent vivre comme on vit en Occident, non seulement question richesse mais aussi et surtout question liberté et dignité.
L’Occident qui s’était auparavant allié aux dictateurs a lui-même compris que ce n’était plus possible de poursuivre cette politique ravageuse. Non seulement les citoyens africains n’en voulaient plus mais les citoyens Occidentaux aux aussi ne voulaient plus que les gouvernements se soient complices de crimes odieux.
Il y a une communauté de destin entre tous les peuples du monde. Un attentat à Ouagadougou trouve ses raisons en Afrique mais aussi dans des relations internationales douteuses qui n’ont jamais fait des citoyens africains une priorité.
Or, aujourd’hui la principale revendication des Africains est une vie meilleure avec une bonne éducation, une meilleure santé et une formation performante qui leur permet de vivre dans la dignité. Nous n’y sommes pas encore et on s’attend encore à ce que des millions d’Africains continueront à vivre des situations difficiles causées soit par des phénomènes naturels ou des erreurs humaines.
Néanmoins, les esprits optimistes trouvent qu’il y a de grandes chances pour que l’Afrique soit un espace de nouveau développement centré sur l’Homme. Il suffit de ne pas oublier le combat pour les indépendances et de s’en inspirer pour mener un véritable combat contre le sous-développement contre tout ce gâchis humain.
Je viens d’écouter le discours du roi du Maroc, un discours annuel à l’occasion de la Révolution du roi et du peuple, une commémoration d’un grand moment de l’indépendance du pays. Mohammed VI y a parlé des efforts que déploie son pays pour s’associer aux autres dans une coopération gagnant afin de faire accéder les citoyens africains à une vie meilleure.
Le roi du Maroc a choisi le 20 août qui représente pour les Marocains un grand moment de leur histoire en relation avec son indépendance pour s’adresser aux Marocains afin de leur confirmer que la politique africaine du Maroc est basée sur une conception solide du co-développement. Il a rappelé l’engagement du Maroc auprès des pays africains au moment de grandes crises, apportant ses divers concours, dans les domaines militaire, sanitaire, de la formation professionnelle… Ce sont d’ailleurs cet engagement qui a fait que la majorité des pays africains ont répondu oui à la demande du Maroc de rejoindre l’Union africaine et bientôt la CEDEAO.
Il est de l’intérêt de l’Occident de soutenir cette orientation. La protection des ses frontières et des ses citoyens ne sera probablement jamais assurée par le fait sécuritaire uniquement. La seule solution est de contribuer à améliorer les conditions de vie des Africains chez eux, qu’ils soient de l’Afrique du Nord ou de l’Afrique subsaharienne. Et il faut dépasser la conception étroite de l’intérêt financier égoïste. « la vraie source de profit pour les peuples n’est pas l’argent précaire, mais l’essence impérissable de la connaissance », dit le roi du Maroc.
Je pense que le chemin va être long, mais s’il n’est pas pris dès aujourd’hui, les conséquences vont être encore plus néfastes.