MAMADOU GOUDIABY, SG OGTS: « NOUS COMBATTRONS CES SYNDICALISTES AFFAIRISTES ET DE COMPROMISSION »

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Le Secrétaire général de l’Organisation générale des travailleurs du Sénégal (Ogts) charge la Cnts de Mamadou Guiro, l’Unsas de Mademba Sock, la Csa de Elimane Diouf, et la Cnts/Fc de Cheikh Diop. Mamadou Goudiaby estime que ces responsables syndicaux ont privilégié les voyages, les postes juteux de PCA, membres de conseils d’administration d’instituts, du conseiller économique, social et environnemental. «Ils ont passé également la plus part du temps à voyager hors du Sénégal et loin des préoccupations des travailleurs, en première classe dans les avions et hôtels», peste-t-il.  Dans cet entretien, Mamadou Goudiaby entend combattre « ces syndicalistes affairistes et de compromission qui gangrènent le monde du travail ».
L’Ogts pense que les centrales syndicales gagnantes de 2011 ont un bilan catastrophique. Quels sont les éléments, selon vous, de cet échec ?
Beaucoup de faits têtus illustrent à suffisance notre constat ; chaque travailleur dans son secteur d’activité pourra pertinemment remarquer :
La démission dans l’assistance, le soutien aux travailleurs en lutte dans les différents secteurs de la vie professionnelle tels à titre d’exemple, l’Education, les collectivités locales, la Santé, les Impôts et Domaines, le Transport, entre autres.
Nous avons vécu des crises qui ont duré des années et qui perdurent encore dans les secteurs.
La Cnts de Mamadou Guiro, l’Unsas de Mademba Sock, la Csa de Elimane Diouf, et la Cnts/Fc de Cheikh Diop ont privilégié les voyages, les postes juteux de PCA, membres de conseils d’administration d’instituts, du conseiller Economique, Social et Environnemental etc. Ils ont passé également la plupart du temps à voyager hors du Sénégal et loin des préoccupations des travailleurs, en première classe dans les avions et hôtels.
Pas une seule fois ces travailleurs et les Sénégalais n’ont senti ces centrales à leurs côtés.
Avec le licenciement arbitraire et abusif de l’Inspecteur Ousmane Sonko, ces centrales se sont toutes barricadées et n’ont malheureusement pas mesuré la gravité de leur silence compromettant contre les intérêts de ces dignes travailleurs d’un secteur aussi stratégique comme les Impôts et Domaines.
Ils ne se sont jamais érigés en défenseurs des inspecteurs et contrôleurs du Travail et de la Sécurité sociale pour davantage des moyens de travail, de traitement et de pouvoir (coercitif) surtout face à certains employeurs zélés et véreux en l’exemple des patrons de la Siad, de Sebo, les travailleurs de Aftu, et tant d’autres employeurs du même acabit qui pullulent dans notre pays, dans leur refus d’appliquer des dispositions légales et du code du travail.
D’ailleurs au système de rémunération inéquitable, objet d’un audit commandité par l’Etat suite aux revendications des enseignants, ces centrales n’ont pas daigné donner un quelconque intérêt à la réparation de cette grave injustice dont sont victimes des travailleurs surtout des secteurs de l’Education, entre autres.
Pire ils se sont ligués avec M. Racine Sy pour faire avaler l’amère pilule de la retraite à 58 ans aux travailleurs aux  secteur de l’hôtellerie, foulant ainsi du pieds le décret le portant à 60 ans dans ce secteur également.
Bien au contraire, Mamadou Guiro, Mademba Sock, Elimane Diouf et Cheikh Diop ont superbement brillé par leur silence coupable et complice. Ils n’ont jamais élevé le plus petit doigt, ni initier des actions syndicales d’envergure pour faire respecter à l’Etat les engagements contractés à travers divers protocoles.
A la veille des élections de représentativité des centrales syndicales, que propose l’Ogts pour l’amélioration des conditions de vie des travailleurs ?
Vu la gravité du bilan fait de compromission et d’affairisme inédits de la Cnts, de l’Unsas, de la Csa et de la Cnts/Fc, l’Ogts demande aux travailleurs de tous les secteurs de voter OGTS car voter pour ces centrales, c’est voter contre ses intérêts pour 5 longues années encore.
Refuser le pouvoir de tant d’argent déversé pour corrompre les travailleurs et leur manquer ainsi de respect.
Pour pallier ces manquements graves de ces centrales, l’Ogts propose comme solutions, entre autres, redonner aux travailleurs la confiance qu’un autre type de syndicalisme est possible et de procéder à des saisines judiciaires si besoin en était. Il s’agit de marquer une présence assidue aux côtés des travailleurs en lutte par diverses stratégies.
Le monde syndical étant aujourd’hui gravement désorienté et abusé par l’immixtion de plus en plus manifeste de syndicalistes «affairistes», l’Ogts se battra tout le temps que cela nécessitera, pour une ligne d’indépendance syndicale.  Il ne s’agit pas de ne pas utiliser l’outil syndical pour des fins politiques personnelles et contre les intérêts des mandants. Nous combattrons ces syndicalistes affairistes et de compromission qui gangrènent le monde du travail et dévoient les missions et objectifs syndicaux. Nous allons soutenir sans faille les travailleurs des collectivités locales pour l’effectivité de la fonction publique locale, le paiement des arriérées de congés et la couverture par l’IPM du personnel redéployé.
Quelle posture de l’Ogts par rapport à la situation des travailleurs du secteur des transports ?
Aujourd’hui l’Ogts revendique des milliers de travailleurs évoluant dans le transport ; les travailleurs de Dakar Dem-Dikk avec l’UDT-3D qui est de très loin le syndicat majoritaire, les travailleurs de AFTU (qui sont près de 400 membres) détenteurs de carte Ogts, des chauffeurs de l’administration et des services qui sont en pleine organisation pour une affiliation à l’Ogts.
Les travailleurs qui ont obtenu 475 bus pour pérenniser l’entreprise, l’acceptation du paiement par l’Etat de 6 milliards de compensation financière pour la gestion de Dakar Dem-Dikk. Toutefois, les travailleurs réclament les six ans de rappels d’avancements qu’on leur doit, le reversement sans délai des cotisations de l’IPM, ainsi que l’augmentation de leur salaire.
Pensez-vous que toutes les conditions sont réunies pour une élection transparente ?
Il faut d’abord reconnaitre qu’au niveau de la Commission Electorale Nationale  (Cen) que les acteurs syndicaux ont été associés aux différentes phases d’exécution du chronogramme retenu de concert le 9 janvier 2017 à Saly, mais au niveau déconcentré, moins de dix (10) commissions ont fonctionné plus ou moins passablement.
Les moyens ont manqué au niveau surtout déconcentré alors qu’une possibilité de trouver des ressources additionnelles avait été envisagée et retenue à Saly, mais jusqu’à ce jour, rien n’y fit.
S’y ajoute la dernière mouture de la carte électorale qui n’avait pas été partagée avec les plénipotentiaires des centrales syndicales au niveau de la Cen et dont de sérieuses craintes d’omission et d’incohérences pourraient subsister. Ce qui pourrait gravement compromettre la possibilité de certains travailleurs d’exercer ce droit de vote
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