Réintégration des enfants des rues : 956 gamins enrôlés par le Village d’enfants Sos

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Neuf cent cinquante-six enfants des rues sont aujourd’hui enrôlés par le Village d’enfants Sos pour une réintégration sociale. Cette initiative entre dans le cadre du « Projet de réintégration des enfants au Sénégal et au Mali » qu’il est en train de mettre en œuvre avec le soutien de ses partenaires techniques et financiers.

Dans le cadre de son projet de réintégration des enfants des rues démarré en mars 2015 et qui prend fin en février 2018, le Village d’enfants Sos avait pour objectif de mettre fin aux souffrances de 1.000 enfants au Sénégal. Ce but est presque atteint. Selon Ndèye Mbana Touré Ndiaye, coordonnatrice nationale du projet, 956 enfants sont déjà enrôlés. Les régions d’intervention sont Dakar, Kaolack, Tambacounda, localités où la situation des enfants dits « talibés » et autres enfants des rues est particulièrement préoccupante. Parmi eux, 668 sont réintégrés dans l’éducation formelle, 807 inscrits dans des mutuelles de santé, 119 sur les 450 qui n’avaient pas d’état civil dotés de pièces d’identité. A en croire toujours Mme Ndiaye, le Village d’enfant Sos a organisé, dans le cadre de ce projet, le retour en famille de 57 enfants, la réunification effective de 893 et a formé 160 tuteurs en droit de l’enfant.

Ce projet mené conjointement avec le Mali sur financement de l’Union européenne (Ue) a pour objectif global de contribuer à mettre fin à l’exploitation et la violence effectué sur les enfants en liaison avec les crises et les conflits.

Il s’agissait pour le Village d’enfants Sos et ses partenaires, à travers cet atelier, de présenter les axes d’interventions et les résultats à mi-parcours du projet à tous les acteurs intervenant dans la protection de l’enfant. « En organisant cet atelier, le Village d’enfants Sos Sénégal fait sienne l’exigence de redevabilité qui doit animer toutes les parties prenantes du système de protection de l’enfant mais nous donne aussi la preuve de sa pleine adhésion aux priorités nationales », a salué d’emblée Niokhobaye Diouf, directeur des Droits de protection de l’enfance et des groupes vulnérables. Selon lui, depuis quelques années, l’Etat du Sénégal ne cesse de démontrer sa grande volonté politique et son fort engagement en faveur du respect des droits des enfants. « En témoigne l’option très marquée de reconfigurer en profondeur la politique nationale de protection de l’enfant et dont l’une des manifestations les plus éclatantes est l’adoption d’une Stratégie nationale de protection de l’enfant et plus récemment la directive du président de la République de retirer les enfants de la rue ».

Cependant, a reconnu M. Diouf, comme partout dans le monde, la société sénégalaise n’est pas épargnée par les fortes transformations qui, progressivement, ont affecté les normes sociales et imposé une recomposition de l’espace social. « Les bouleversements économiques, culturels et sociaux ont fait que la famille et la communauté qui, pendant longtemps, ont été les principaux cadres de protection de l’enfant manquent de plus en plus de moyens et de repères pour assurer pleinement ce sacerdoce. Les réflexes individuels ou individualistes érodent progressivement les systèmes de solidarité. La communauté et la famille deviennent incapables de protéger les enfants… », a déploré Niokhobaye Diouf. Résultat : « les enfants sont de plus en plus engagés dans des situations où ils se retrouvent en rupture familiale, où ils sont exposés à la rue dans des situations qui compromettent leur éducation, leur santé, leur sécurité, etc. ». Le directeur des Droits de protection de l’enfance et des groupes vulnérables a réaffirmé la ferme volonté des autorités sénégalaises de s’attaquer encore plus résolument aux facteurs qui exposent les enfants à la maltraitance et exacerbent davantage leur précarité et leur vulnérabilité.

Source: LE SOLEIL

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