Déficit criard d’enseignants : une crise persistante malgré les recrutements annoncés*
SELS/A INFOS – Tribune syndicale
Le Ministère de l’Éducation nationale vient de répondre aux préoccupations soulevées par l’honorable député Guy Marius SAGNA concernant le déficit en personnel et la question des indemnités de direction des Cases des Tout-Petits (CTP). Une réponse qui, loin de rassurer, met en lumière une crise structurelle que les annonces du gouvernement peinent à masquer.
Un déficit abyssal de personnel
Selon les chiffres officiels, pour la rentrée scolaire 2024/2025, seuls 2001 enseignants sortants seront disponibles, alors que les besoins réels s’élèvent à 6528 agents. Le déficit est donc de 4527 enseignants, dont 2812 pour le Préscolaire et l’Élémentaire et 1715 pour le Moyen et le Secondaire. Face à cette situation alarmante, le gouvernement annonce un recrutement spécial de 2000 enseignants dans le cadre d’un plan quinquennal (2025-2029) censé résorber progressivement le déficit.
Mais ces annonces suffisent-elles ? Non. D’abord, elles restent bien en deçà des besoins réels et laissent planer une incertitude sur l’avenir des milliers d’élèves qui feront face à des classes surchargées, des enseignants épuisés et un apprentissage au rabais. Ensuite, elles ne tiennent pas compte des départs à la retraite qui continueront d’aggraver la situation. À ce rythme, le déficit pourrait perdurer, voire s’accentuer.
Les Cases des Tout-Petits : un mépris institutionnalisé
Le Ministère reconnaît que les Directeurs des Cases des Tout-Petits (CTP) ne perçoivent aucune indemnité de direction, sous prétexte que ces structures n’ont pas un statut officiel d’école préscolaire. Pourtant, ces établissements jouent un rôle crucial dans l’éducation de base et mériteraient un encadrement institutionnel plus solide.
Le SELS/A demande la révision immédiate du statut des CTP et l’octroi d’une indemnité de direction pour leurs responsables. Il est inacceptable que ces éducateurs soient laissés-pour-compte alors qu’ils assument des responsabilités comparables à celles des directeurs d’écoles préscolaires classiques.
Le syndicat SELS/A exige des actes concrets !
Le SELS/A réaffirme que les demi-mesures et annonces ponctuelles ne suffisent plus. L’éducation nationale ne peut pas être gérée par des décisions à court terme qui ne résolvent pas les iniquités criantes du système. Nous exigeons :
1. Un plan de recrutement massif et immédiat, bien au-delà des 2000 enseignants annoncés.
2. Une revalorisation des indemnités et statuts des enseignants, notamment ceux des CTP.
3. Un véritable dialogue avec les syndicats pour une réforme éducative inclusive et durable.
L’école sénégalaise est en crise. Il est temps que les autorités cessent de colmater les brèches et engagent une véritable politique de transformation du système éducatif. Le SELS/A reste mobilisé et prêt à défendre les droits des enseignants et la qualité de l’éducation pour tous !
